Je pratique officiellement la poésie depuis 1974. Auparavant, des poèmes furent bien écrits, mais je les supprimai tous, car ils ne me convenaient plus, ils ne correspondaient plus à mon état d'esprit, et il faut avouer qu'ils représentaient surtout des poèmes de circonstances, genre d'écrits qui ne m'ont jamais vraiment inspiré.
Au mois d'août 1974, je partis en vacances en Écosse, avec une association de handicapés physiques. Il se trouve qu'au sein de ce groupe d'une quarantaine de personnes, pour presque la moitié valides accompagnateurs, un participant handicapé écrivait des poèmes. Il me les fit lire. Or, écrivant moi-même depuis un certain nombre d'années, je m'aperçus que nous n'avions pas du tout le même style, et que le sien ne me plaisait pas particulièrement ; nous n'avions pas non plus la même approche de la poésie. Je le lui dis, et, dès notre retour en France, lui envoyai quelques-uns de mes textes, qui le surprirent positivement, m'expliqua-t-il. J'en fus étonné et heureux. Du coup, dès le début du mois de septembre, je me mis à écrire très régulièrement, c'est-à-dire presque tous les jours, et je travaillai d'arrache-pied pour produire quelque chose de présentable, remettant cent fois sur le métier mon ouvrage, comme le disait Nicolas Boileau. (je continuerai cette petite histoire demain, si vous le voulez bien).
Voici le poème que je vous propose aujourd'hui. Il date du 9 juillet 2001.
N'OUBLIEZ PAS D'AIMER
« Aimer » passait à vive allure
quand un coup de foudre incroyable
fit se pâmer la solitude,
qui arrêta le verbe inquiet
et l'assigna à résidence.
Depuis ce jour particulier
ils s'aiment sans limites.
Jusqu'à présent ils répétaient :
« Aimer ? La belle affaire ! »
Mais aujourd'hui que les coeurs chantent,
ils n'y voient que des avantages
et savourent ce privilège.
[États d'aimer]
À bientôt.
Étienne
