Il fait encore un franc soleil, en ce jeudi de mars. Au plein coeur de l'hiver, nous n'avons pas eu de gelées - ou si peu ! - qu'il se pourrait que celles de ces jours-ci brûlent les fleurs des arbres fruitiers. On se demande avec étonnement comment le froid peut-il griller des fleurs.
Fleurs grillées sans feu
au bout des branches givrées.
Pain beurre à la table.
Les gens ordinaires aiment beaucoup les chanteurs contemporains très célèbres. Ceux-ci le deviennent rapidement à cause du bruit que fait la batterie de leur orchestre. Et les gens ordinaires les aiment parce qu'ils ne comprennent rien aux paroles, d'ailleurs souvent assez niaises, qui sont couvertes par une musique assourdissante.
Des paroles niaises,
un orchestre assourdissant.
L'enfant lit sa fable.
La poésie produit beaucoup moins de bruit ; elle est trop silencieuse, on ne l'entend guère dans les chaumières, sauf par le grincement de la plume ou du stylo sur le papier. Les gens ordinaires ne lisent pas les poètes, méconnus, inconnus du fait de leur grande discrétion ou de l'indifférence dont ils sont les victimes. Les valeurs humaines propagées par les poètes constituent leur orchestre, mais ces instruments demeurent silencieux, même quand ils dénoncent les travers de l'humanité à grand tapage de mots.
La page aux mots rouges
dénonce excès et désordres.
On n'en tient pas compte !
À bientôt. Étienne