Électrification – Je considère l’utilisation d’un fauteuil roulant électrique comme la naissance d’une blessure, d’une mortification. Ce n’est pas une liberté retrouvée, mais une liberté perdue, abandonnée par obligation. La liberté consiste à pouvoir courir dans un chemin forestier quand on le souhaite ; ou à visiter une exposition spontanément, sans être contraint de préparer sa sortie de quelques heures comme un long voyage. L’électrification de ses déplacements représente une régression, même si celle-ci est nourrie par une nécessité, c’est-à-dire par l’aggravation d’un état de santé vacillant. Il ne s’agit nullement d’un commencement, mais d’une fin qui prend l’apparence d’une abdication de l’organisme, d’une défaite de l’homme, incapable de soigner les maux dont il est victime, de réparer les outils de sa déambulation, alors que cet Homme, que l’on dit de génie, est très efficace dans la destruction de son niveau social, de son économie, de son environnement, et qu’il est quasi infaillible dans la recherche technologique, les trouvailles informatiques et l’industrie militaire, grâce, dit-on, à son intelligence supérieure. Bref ! l’électrification de ma pseudo autonomie me déplaît au plus haut point. La prétendue avancée que l’on me garantit tient plutôt du recul. La dépendance sera à son paroxysme ; je ne la supporte pas !
Bonne lecture, amis. Étienne.