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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 09:22
NOUVELLE – L’ŒUVRE 12 – Quand Mme Lenoir et Cécile partirent, l’église du quartier marquait huit heures. Le ciel avait un petit air de fête, avec ses petits haricots de nuages blancs qui couraient sur une palette bleu pâle. Plein de gens anonymes circulaient en tous sens et marchaient comme des somnambules. Cécile eut l’impression que ces personnages sans âme partaient à la recherche du temps qui passe. Elle murmura à sa compagne : « C’est bête, tout de même, qu’on ne se soit pas parlé, avec Aline. À quoi ça sert de s’engueuler, dans le fond ? La vie est si brève ! On devrait être maîtres de nos émotions, mais c’est dur, quand on se sent blessé. » « Tu as raison, mais ça se remettra, tu verras, tout à l’heure, tu n’y penseras plus. Le travail, même le plus moche, même le plus inattendu fait oublier bien des choses. » Odet avait entrebâillé la porte de l’atelier ; quand elles y arrivèrent, elles reconnurent Aline au bout de la rue, et Cécile ne put s’empêcher de lui adresser un signe de la main, auquel Aline, blême, répondit par le même geste. Elles se serrèrent la main. « On ne va pas se faire la guerre pour si peu », dit Cécile. « Entrez ! cria Odet, la porte est ouverte ». Elles le trouvèrent affairé autour des feuilles à dessin, des tubes, des brosses, des pinceaux, des chiffons. Il travaillait sans doute depuis un bon moment déjà. Il avait disposé l’estrade dans un coin de l’atelier où donnait une lumière point trop vive, et trois ou quatre mètres devant, en oblique, un chevalet avec une grande toile prête à l’emploi. Il avait préparé du café, et posé un paquet de gâteaux secs sur un plateau. Visiblement, il était content de voir son petit monde. Il salua les femmes et leur servit une tasse de café. « Bon ! après, nous allons nous y mettre, Mesdames, dit-il, souriant ». (à suivre)   

 

 

MEURTRES IMPUNIS
 
Il note le matin des roses,
leur fraîcheur insouciante
puis leur fin dérisoire.
Pleurer ne sert à rien,
car c’est de la paresse,
pense-t-il, au constat qu’il fait.
Les meurtres calculés
que la nature impose
sont inscrits dans la Voie lactée.
Le sien viendra comme un dessert,
à la fin de sa procession.
Déjà la lampe folle
a le sourire dense
des visages qui vont s’éteindre.

              [ Touches et nuances – 06.2002 ]


Le soleil brille enfin depuis trois jours ! Durant les quatre derniers mois, nous n'avons eu que pluie, vent et fraîcheur. Bonne semaine, amis lecteurs. Étienne.

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