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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 11:07
Voici tout d'abord mon poème pour ce jour :

                 VI
Tous les hommes inventent
plein de meurtres abominables.
Ensuite, dans leur tête,
ils ne savent plus comment
se débarrasser des cadavres.
 
                 **
Les ormes meurent
avec l’assentiment des fous.
Quand un arbre devient squelette
en pleine force de sa sève,
plus rien n’est comme avant.
 
                 **
Les oiseaux de passage
que l’on dit migrateurs,
ne sèment rien dans leur sillon,
sinon l’hiver, l’été.
Et pourtant chaque année
ils repassent au même endroit
pour vérifier si l’herbe y croît
et si d’aucuns s’allègent
dans leurs amours champêtres.

        [ Un petit tour de l’Homme – 07.2002 ]


Et voici maintenant une pensée pour Pessoa -

Fernando PESSOA
Le poète vit comme tout le monde ; il est impossible de reconnaître au premier abord le poète que l’on croise dans la rue : il ressemble tellement aux hommes ordinaires ! En revanche, son esprit est habité, semble-t-il, par d’autres considérations humaines, par un certain nombre d’autres « valeurs », plus ou moins ésotériques, que le commun des mortels, bien qu’il figure lui aussi parmi ce lot commun. Bien qu’il ait très peu publié au cours de sa vie d’écrivain, Pessoa, outre qu’il tint en haute estime poésie et littérature, se posait beaucoup de questions sur le vide, le néant qui transparaissait en chaque chose et en chaque être. C’était un « intranquille » chronique qui ne se faisait aucune illusion sur les capacités de l’art à résoudre ses problèmes existentialistes. Tout lui semblait non-événement, absurdité. Voici un bref passage de : « Le livre de l’intranquillité », qui illustre bien son état d’esprit.
 
Fernando PESSOA –
« Il me faut choisir entre deux attitudes détestées – ou bien le rêve, que mon intelligence exècre, ou bien l’action, que ma sensibilité a en horreur ; ou l’action, pour laquelle je ne me sens pas né, ou le rêve, pour lequel personne n’est jamais né.
Il en résulte, comme je déteste l’un et l’autre, que je n’en choisis aucun, mais comme, dans certaines circonstances, il me faut bien ou rêver, ou agir, je mélange une chose avec l’autre. » (Le livre de l’intranquillité – 2)
 
Et ce passage, qui me fait penser à mon ancien métier, ainsi qu’à ma chambre-bureau, n’est-il pas troublant ?
 

« … et de la hauteur majestueuse de tous mes rêves – me voici aide-comptable en la ville de Lisbonne. […] Et assis à ma table, dans cette chambre absurde et minable – moi, petit employé anonyme, j’écris des mots qui sont comme le salut de mon âme, et je me dore d’un couchant impossible sur de hautes et lointaines montagnes de ma statue […] » (Le livre de l’intranquillité – 4)

Bonne lecture, amis. Étienne.

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