11 novembre 2007
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Voici tout d'abord le poème du jour, d'une série qui va prendre fin :
XIX
Tu sais, dit-il, je peins
sans jamais observer les arbres,
le ciel ou les rochers ;
tout cela est en moi
puisque je leur ressemble
étant de même essence qu’eux.
Un autre d’ajouter :
je sculpte dans la glaise
dont les atomes sont pareils
à ceux que je contiens.
Étonné, le troisième
Ne sait que leur répondre ;
il n’emploie que des mots
sans consistance aucune
qu’il tripote dans sa cervelle.
Parfois, les assemblant,
il construit quelque livre
qui demeure toujours fermé.
[ Un petit tour de l’Homme – 09.2002 ] Il me plaît aujourd’hui de vous faire partager quelques citations qui figurent dans mes carnets.
Commençons par Joachim Du Bellay : « Celui qui sera véritablement le poète que je cherche en notre langue me fera : indigner, apaiser, éjouir, douloir, aimer, haïr, admirer, étonner : bref, qui tiendra la bride de mes affections, me tournant çà et là à son seul plaisir. Voilà la vraie pierre de touche où il faut que tu éprouves tous poèmes en toutes langues. »
De Serge Wellens : « Une poésie faite pour tous est une poésie dont la qualité est menacée. »
D’Yves Bonnefoy : « Le lecteur de la poésie n’analyse pas, il fait le serment à l’auteur, son proche, de demeurer dans l’intense. »
Bonne lecture, amis, et bonne semaine prochaine. Étienne.