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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 14:44

L’art brut – Jean Dubuffet, artiste du XXe siècle, était un « pourfendeur des institutions culturelles et défenseur de l’art brut » ai-je lu, un provocateur patenté. Il tenait à ce que son art et celui de ses disciples soient proches des gens du peuple, qu’il soit perceptible et compréhensible par les plus humbles ; que l’art descende dans la rue, dans le métro, sur les quais des gares… On se demande ce qu’il adviendrait si l’on exposait les peintures du Louvre ou celles du château de Chantilly, au ras des caniveaux, dans les rues les plus fréquentées des villes, ou devant les étables à vaches. Il y a fort à parier  qu’elles ne dureraient pas longtemps et que « Les époux Arnolfini » de Jan Van Eyck seraient « finis » en un rien de temps. Je n’ai aucune aigreur contre Dubuffet ; il a accompli son travail correctement, passionnément, et il a défendu, conservé ses convictions jusqu’à la fin de sa vie. Cependant, sa conception de l’art dit brut qu’il vantait,  était trop extrémiste, beaucoup trop, car l’art n’est pas une affaire de vulgarisation ; la culture n’a rien à voir avec la rue, même s’il est juste et logique que les gens du peuple s’initient aux arts, à la littérature, afin de profiter de ses bienfaits et de tenter l’élévation de leur âme par la pratique d’une technique artistique. Dubuffet disait : « L’important, c’est d’être contre. » En art, il faut toujours s’opposer à quelque chose ou à quelqu’un, si l’on veut avancer, progresser ; naturellement. Mais tout dépend de la manière « d’être contre ». S’il s’agit de renier ceux qui ont bâti l’histoire de l’art ; de ne suivre aucune de leurs leçons ; de diriger contre eux ses dards ; d’appeler une entreprise de démolition pour les effacer de la pyramide du savoir et de la connaissance, alors, être « grand pourfendeur » ne peut servir à rien d’autre qu’à être seul en compagnie de son art décadent. Car Dubuffet pratiquait essentiellement un art simple, qu’il appelait brut, je le répète : il empruntait divers matériaux ordinaires, les transposait dans un lieu quelconque ou sur une toile, parfois sans les transformer aucunement, et le tour était joué. Il écrivait également : «  Notre culture est un vêtement qui ne nous va pas, qui, en tout cas, ne nous va plus. Cette culture est comme une langue morte qui n’a plus rien de commun avec le parler de la rue. Elle est de plus en plus étrangère à notre vraie vie. […] J’aspire à un art qui soit directement branché sur notre vie courante. » Même si la culture nous sert ses plats dans la vie quotidienne pour que nous nous nourrissions d’elle, nous ne pouvons pas dire qu’elle est un attribut du commun des mortels. La culture semble plutôt élitiste, nous n’y pouvons rien ; elle fut de tout temps étrangère à la vraie vie et fréquentait les palais des Princes et des Rois. Elle s’est toutefois beaucoup démocratisée depuis la Révolution française, mais demeure néanmoins hors de portée du peuple, dans ses niveaux les plus élevés.  

 

Pluie et grisaille sont les deux mamelles de notre dimanche, amis lecteurs. Soyez sereins, malgré tout ! Étienne.  

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commentaires

D
la difficulté dans l'art est justement sa définition    et là ..... on n'a pas fini   !!!!!!!! chaque créateur a le sentiment personnel (et justifié pour lui ) d'etre un novateur ..... pourtant lorsqu'on étudie .... que l'on remonte jusqu'aux cavernes, on a quand meme l'impression que plus rien ne se crée que tout n'est qu'interpretation de ce qui a été les recherches de nos ancetres .... bien amicalement  d'une non-peintre 
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