ÉCRIVAIN – En toute logique, quelqu’un qui écrit devrait être considéré comme un écrivain. De nos jours, les écrivains seraient donc extrêmement nombreux, si l’on prend en compte les auteurs de livres de toutes sortes, publiés à grand renfort de publicité sur les plateaux des chaînes de télévision et sur les ondes des stations de radio, par les chanteurs, les sportifs, les politiciens, les comédiens, les navigateurs, les voyageurs, etc. S’y ajoutent les particuliers qui ouvrent des blogues et y écrivent, les épistoliers et les secrétaires. Cela fait beaucoup de gens, ce qui enlève une place importante aux vrais écrivains – ceux qui ont vraiment quelque chose à exprimer – et qui souvent n’ont pas droit aux invitations des médias. Le véritable écrivain se fait discret, car il travaille, et quand il est au labeur, il lui est difficile de faire le pitre sur un plateau de télé, surtout quand il n’y est pas convié ! Alors l’écrivain certifié écrit, ne s’occupe pas des flatteurs ou des démolisseurs, trace son sillon, encre ses idées, fortifie son âme, essaie de publier et de vendre sa production. S’il y parvient, c’est un exploit, on peut le dire, car il doit franchir tellement de barrières que l’on considère sa réussite comme une performance. Je n’ai presque jamais rencontré de vrais écrivains, ils sont tous morts. Enfin ! j’exagère un peu ; il en reste quelques-uns mais ils se cachent dans la soupente du grand escalier de leur non-célébrité. Un petit nombre vit tout de même de sa plume.
L’écrivain est issu (v. 1120 escrivein) d’un latin populaire scribanem, du latin classique scriba « greffier, scribe », dérivé de scibere « écrire ».
MÉFIE-TOI DE L'HOMME, MA TERRE
La Terre est ce qu'elle est,
pour elle ronde, et pour nous plate
jusqu'aux limites de la vue.
On la nourrit avec amour
de notre indifférence.
Si un jour chez elle on suffoque
et que les phoques aussi meurent,
on ne pourra rien reprocher
à sa fragilité constante
ni aux efforts qu'elle se plaît à faire
pour se régénérer.
Car depuis qu'elle est menacée
par nos crachats, nos immondices,
c'est cette nourriture infâme
qui lui gangrène la cervelle.
[ Touches et nuances - mai 2002 ]
La reprise est agréable. Vais-je vous retrouver au cours de cette longue période de vacances. Je le souhaite. Bonne semaine, amis. Étienne.