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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 14:48
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Sauvez donc cet objet,
il est peut-être indispensable.
Que sauver d’autre ici
de ce que vous aimez ?
Parfois l’utile
ne pèse pas grand chose
sur notre sphère déformée,
et ce qu’on aime est inutile.
 
              **
Il veut croire encore à la vie
et à la magie des cascades ;
il comprend bien que les repères
cassés, détruits, perdus
passent des moments difficiles.
Il tente à nouveau de planter
des jalons importants
pour ruiner les oublis.
          [ Un petit tour de l’Homme – 08.2002 ]


VOIR – Le poète Fernando Pessoa écrivait, le 21 février 1930 : « Je suis effaré de tout ce que j’ai réussi à ne pas voir. » La vue est mise à rude épreuve, et pourtant, c’est vrai, nous passons et nous ne voyons presque rien ; nous courons en tout sens en regardant rapidement ce que la vie offre à la vue, cet inépuisable transmetteur d’images. Justement, il en existe trop et la précipitation engendrée par notre existence trépidante fait en sorte que nombre d’images ne sont pas transmises à l’enregistreur encéphalique. Du coup, nous oublions de voir, nous ne réussissons pas à voir. Il y a fort longtemps, j’ai observé pendant des jours des paysages inoubliables, et même l’écriture avait fait son œuvre pour en restituer les courbes, les parfums et les sons. Et bien les silences ont remplacé les sons, l’air ordinaire les parfums et les pointillés les courbes. Ne demeurent que de brumeuses sensations, que quelques couleurs à demi effacées par l’horloge, comme des aquarelles exposées trop longtemps au soleil. « Voir » ressemble à un véritable métier ; la façon d’éduquer sa vue devrait être enseignée dans tous les manuels scolaires. Bref ! « j’ai réussi à ne pas voir » grand chose dans ma vie, et pourtant une multitude d’images traverse mon esprit, ce qui me permet de reconstruire des paysages nouveaux sans me déplacer.   

Voir est l’aboutissement d’une évolution phonétique attestée par les formes veder (v. 980), puis vedeir (1080), veeir (v. 1155) et veoir (v. 1200). La forme contractée voir est attestée en 1636, mais on trouve veoir jusqu’en 1671. Le verbe est issu du latin videre signifiant « percevoir quelqu’un, quelque chose par la vue », « donner sur », « être témoin de, disposer de » et « remarquer, constater ». Le latin avait aussi plusieurs acceptions figurées : « imaginer », « avoir de la clairvoyance », « juger, examiner, déterminer », « prendre des mesures pour, pourvoir à ». 

Voilà ce que je vous propose en ce début de semaine, amis lecteurs. Amitiés. Étienne.

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