Carnet – Insomnie - On vit replié sur soi-même, dans un monde étriqué que l’on regarde sans en comprendre les mécanismes. On nous parle de classification périodique des éléments, de mécanique quantique, de tectonique des plaques ou de Cac 40. Qu’en a-t-on à faire, sincèrement ! Il est bon de connaître ces mystères, ces finances, surtout quand on est spécialiste ou que l’on a une passion pour l’une ou pour l’autre discipline. Mais pour le reste, c’est du rêve à l’état pur. Cependant, on a toujours une petite question qui végète dans le creux d’une méninge, et qui sort parfois en plein apéritif crépusculaire. D’où vient la lumière ? Il y a le feu dans l’univers ! Oui, tout brûle partout, dans les millions de galaxies qui contiennent chacune des dizaines de milliards d’étoiles. L’incendie fait rage partout, et pourtant, quand on essaie de lire dans son jardin, un soir de douceur angevine, on n’y parvient pas, faute d’une lumière suffisante. Incroyable, non ? La lumière jaillit de tous les points du Cosmos et l’on n’y voit goutte. C’est bizarre, tout de même ! Il me vient alors à l’esprit qu’un défaut doit être à l’origine de cette obscurité ; à moins que ce soit la vastitude de l’univers qui fasse en sorte que les photons ne soient pas en nombre suffisant pour éclairer le poème de la Création. En tout cas, cette nuit-là, j’ai longtemps pensé à la lumière, tellement de temps, qu’elle est arrivée comme par enchantement. J’ai cru un instant que c’est la puissance de ma pensée ou de ma suggestion, qui avait allumé la voûte céleste. Hélas ! non, c’était l’aurore qui me pointait du bout de sa lampe et qui me priait de sortir du lit.
[ Un petit tour de l’Homme – 08.2002 ]
La lumière et l'ombre me fascinent, l'univers également. Cela se sent-il ? Bonne lecture, amis. Étienne.