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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 14:31

Chronique - Depuis mon entrée dans le métier – de poète, bien sûr ! – jusqu’à ce jour, il m’arriva plusieurs fois, interrogeant un ami qui ne daignait pas répondre à mes lettres, de m’entendre répondre : « Ne t’inquiète pas, je vais bien, il faut simplement que je me remette en question, que je fasse le point, quoi ! » Devant mon insistance, et pour ne plus être rasé par mon inquiétude, il me balançait ce lieu commun qui date de la plus haute Antiquité, comme écrivait Alexandre Vialatte. Et puis, le silence s’installait, et je n’entendais plus parler du quidam (nommé, celui-là). « Se remettre en question » est une expression passe-partout très à la mode, surtout employée par les amoureux de la fuite en avant, de la rupture, de l’éloignement. Ainsi, l’on chasse de sa proximité tous ceux que l’on a aimés, que l’on a côtoyé pendant des années. On jette l’amitié aux orties !

Francis Blanche disait : « Il est bon de remettre tout en question, chaque jour. » La facilité qu’ont les gens qui veulent changer de direction, préfigure mal de leur avenir, car à trop vouloir s’écarter d’un chemin que l’on creuse au fur et à mesure de la vie – et cela chez tous les êtres humains – on risque de perdre la notion d’enracinement, qui a tant de valeur nutritive pour le corps, mais aussi pour l’esprit.

Donc, on remet tout en question, on fait le point, et l’on quitte la compagnie. Adieu Berthe ! On pose ses pas dans ceux d’une secte ; on dîne avec le diable ; on se métamorphose ; on milite pour une trouble cause ; on marche sur les mains ; on nettoie sa pensée en l’encrassant d’une autre ; bref ! on sème l’absurde dans son comportement, et l’on n’en finit pas d’adopter des principes ridicules et sans fondement  dans une vie ordinaire. Le général de Gaulle pensait : « C’est purement négatif de toujours remettre tout en cause, c’est en somme, la marque des faibles, des incapables. » 

En poésie, pour se remettre en question, il suffit… d’écrire un nouveau poème. On peut améliorer son vocabulaire, sans doute ; on peut tenter de transformer son style, de jouer les séducteurs avec la prosodie classique, etc. Mais il est risqué de vouloir bouleverser la vie même de sa propre poésie afin de « se remettre en question », rien n’y fera ! Le souffle poétique, l’essence de la poésie demeurent les mêmes, quoi que l’on fasse, quoi que l’on entreprenne. La poésie a une nature achevée, dans la trame qui la conduit à produire son œuvre, à mener son combat. Malgré ses multiples variétés, elle est une et indivisible, et on ne peut se remettre en question en la fuyant… pour une autre qui n’existe pas !

 

Nous avons enfin quelques rayons de soleil, mais la fraîcheur subsiste ; on croirait qu’elle est devenue une institution, malgré la présence de l’été… sur le calendrier. Bonne fin de semaine, amis. Étienne.

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commentaires

L
Entièrement d'accord. On se croirait de plus en plus dans une colonie américaine...
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D
oui peut etre   mais pourtant parfois il faut de mettre en question, accepter de se mettre en danger    l'écriture n'est pas anodine (ou alors elle vaut peu) elle doit etre a l'écoute du monde .... sans prendre son nombril pour le monde ..... la poésie est-elle a cheval sur la philosophie et la psychanalyse ? elle est   mais elle n'aide pas toujours a vivre   c'est même parfois le contraire ..... amitiés denise
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