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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 14:47

Les libraires - Autrefois, nous nous rendions dans n’importe quelle librairie, commandions n’importe quel ouvrage, même le plus rare, et nous étions servis sur un plateau dans les jours qui suivaient, voire sous deux semaines, s’il était nécessaire au libraire, manquant de précisions, d’effectuer quelques recherches. C’était ainsi partout, y compris dans les modestes bourgs qui avaient l’avantage de posséder en leurs murs une où deux petites librairies. Je vous livre l’information en connaissance de cause, car c’est ainsi que je procédais, il y a longtemps déjà. Les temps ont changé, hélas ! Les librairies de campagne disparaissent. Celles qui demeurent ont radicalement métamorphosé leur méthode de travail. Désormais, elles n’ont plus de stock, ni donc de choix. Elles commercent comme toute entreprise, souhaitant engranger des bénéfices. Aussi ne vendent-elles plus de littérature au sens strict du terme, mais des magazines à la mode et des ouvrages publiés par des célébrités : footballeurs,  acteurs, politiciens, avocats, chanteurs, etc. Récemment, j’ai proposé à un ami dont le fils travaille dans une librairie parisienne, que ce dernier tente de mettre en vitrine un ou deux de mes titres, de fort belle qualité artisanale, me semble-t-il, d’ailleurs confirmée par cet ami, lequel me répond l’admirable chose suivante : « Mais il [ son fils ] doute que son collègue chargé du rayon poésie accepte de le "mettre sur la table", comme on dit dans le métier. 1) Parce que la poésie se vend très mal et qu'on ne lui réserve que peu de place, 2) Parce que ton livre n'est pas publié chez un éditeur connu, avec une couverture du type classique, etc. » (sic). Voilà ! Mes livres ne sont pas assez « pipole », comme on dit maintenant, et ils sont trop beaux, malgré leur prix modéré. Il faudrait bien sûr renoncer à publier quand on ne porte pas un nom qui illustre les couvertures de tous les magazines et les journaux, et qui fait florès sur les plateaux des chaînes de télévision. Cet ami lit d’ailleurs très mal ma modeste littérature, sinon il se serait rendu compte que les dernières parutions comportent plus de textes, de nouvelles, etc., que de poèmes. Bref ! les libraires de « l’ancien régime » sont morts. On ne rencontre plus – presque ! – que des entrepreneurs, des affairistes du livre. Je fus personnellement victime d’expériences malheureuses chez les libraires. Leur commandant un livre de la collection « Poésie Gallimard », par exemple, ils me répondaient six ou sept semaines de suite que l’ouvrage allait arriver, qu’il me fallait patienter encore ! Visiblement, je les importunais. Je finissais par annuler la commande, à leur grand soulagement !

 

Le livre, nature morte de la communication, vit cependant très bien, et il espère ne pas faire un jeûne de lecteurs avant longtemps.

 

Soyez sereins, amis lecteurs. Étienne.

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