Il reste à peine un mois de printemps. Aussi ai-je décidé aujourd'hui de profiter de lui, puisqu'il fait très beau, et de m'abstenir du rôle de rebelle que je joue parfois. Donc, les lèvres du ciel ont de nouveau ce bleu qui leur va si bien ; l'éblouissante assiette solaire est au plus haut (presque ! ) de sa trajectoire ; le potager et le jardin floral ont bien été arrosés par les pluies de la semaine passée, et les feuillages de tout ce joli monde botanique ont des langues bien vertes. Quant aux fleurs, elles sont sublimes, et la variété de leurs tons fait des parterres qu'elles composent un tableau à la Claude Monet. Bref ! la luxuriance de tout cela n'a d'égale que les somptueuses toiles que peint parfois notre imagination. Étrangement, cette débauche de couleur ne m'incite nullement à écrire. Je pense que l'élan imprimé par la volonté est étranglé par la richesse de la palette. Il faut parfois être pauvre dans son esprit, à un moment donné, pour trouver les ressources nécessaires à l'écriture.
UNE ANCIENNE IMAGE
Notre effigie vient des profondeurs noires.
Elle s'affine en vieillissant,
non pas à cause des miroirs
mais du mûrissement de l'âme.
- Il faut essayer de le croire !
car on ne gagne rien
à vivre une désillusion -
Il fait beau dans le ciel étrange,
le coeur des oiseaux y bat fort,
mais rien ne dit que notre image
s'y établisse en s'élevant
plus mûre qu'au sol où elle erre
guenillée de défauts.
[ États de conscience 2 ]
Bonne lecture, et belle fin de printemps ! Étienne.