6 – LE PIQUE-NIQUE – Partis de bonne heure, ils s’installèrent sur les berges d’un étang minuscule, une grande flaque d’eau, en réalité, entourée presque entièrement d’espaces boisés, de collines et de rochers. L’ensemble formait une espèce de cirque de montagne en miniature, la seule percée étant celle du chemin par lequel ils entrèrent. La lumière blafarde, prenait parfois des tons mauves par endroits. Un rocher, plus saillant que les autres, avait une teinte nettement plus brune que ses frères rochers et l’on distinguait en son milieu une ligne noire quasiment droite qui se prolongeait dans les herbes avec moins de netteté. Visiblement, ce lieu était peu fréquenté, car tout y semblait vierge de toute présence humaine, comme protégé du monde extérieur par une bulle d’air particulière. On disposa des nattes sur l’herbe grasse, près d’un bouquet d’arbres, de façon à ce qu’on ait la meilleure vue possible du « cirque », mis par la nature savante à la disposition de nos yeux, lecteurs assidus de paysages. On discuta de tout et de rien, on but, on mangea ; l’atmosphère était joyeuse et détendue. On se tutoya, on créa des silences pour admirer les lieux, on marcha, on joua aux charades. Clélia courait partout, fière des découvertes qu’elle faisait : plantes, fleurs, insectes avec plein de pattes, papillons… Bref ! le temps filait comme une comète en laissant derrière lui une traîne de souvenirs dans chaque mémoire. (À suivre)
L'ESPOIR N'EST PAS PERDU
Des arbres remplis de chagrin
imaginent la pluie
qui leur permet des larmes.
Et cet homme à l'abri sous eux
est aussi gonflé de tourment ;
il pleure en même temps
que la pluie et les arbres ;
il cherche le langage abscons
que l'Univers très torturé
lui infusa dans les atomes.
Et, triste de n'y rien comprendre,
il plie de désespoir et dit :
« Je ferai mieux dans l'autre monde ! »
[ États de conscience 2 ] Merci de votre lecture, amis. À bientôt. Étienne.