ÂME 2 – L’âme, cette inconnue ! On se demande comment elle vit et si elle partage peines et joies avec son logeur. Quand celui-ci est enfant, a-t-il conscience de la présence en lui de cette forme immatérielle qui lui dicterait sa conduite ? Ou l’âme est-elle tout simplement la pensée, et alors grandirait-elle et s’assagirait-elle en s’éduquant, tout comme le fait le corps qu’elle survole ou enveloppe ? On ne sait pas grand chose sur elle, tout de même ! Il me semble que, quand j’étais adolescent, l’âme prenait lentement ses aises dans ma frêle carcasse, perchée qu’elle était dans les branches du corps. Elle enquêtait comme un policier sur ma raison, sur mon esprit, faisant une liste des manières et des habitudes qu’ils avaient. Elle était intransigeante et exigeante. Cependant, elle ne mettait jamais ses menaces à exécution, quand l’esprit et la raison, qu’elle chapeautait, avaient tendance à prendre quelque liberté avec le protocole de la vie et de sa justice ; elle ne sait pas crier ni se plaindre. Au fond, ce ménage à trois ne marche pas si mal que cela ; ils ont tellement d’accointances qu’ils n’éprouvent pas le besoin de se séparer pour incompatibilité d’humeur. Pour aller où, d’ailleurs ? L’esprit, lui, est tellement heureux d’avoir deux femmes à ses côtés, la raison et l’âme, qu’il ne daigne pas chercher fortune dans une autre boîte crânienne. D’abord, il a ses habitudes avec son âme et son corps et il serait trop dépaysé s’il changeait d’habitation. Car l’âme aussi se fixe pour la vie sur le rocher de son élève. Ensuite elle migre pour aller Dieu sait où !
1
Este libro abierto
describe los arboles.
Un ave alza el vuelo.
[ Ce livre ouvert / décrit les arbres. / Un oiseau s'envole. ]
2
Juega amenudo
con el miel de la vida.
La muerte lo come.
[ Il joue souvent / avec le miel de la vie. / La mort le mange. ]
Bonne fin de semaine, amis lecteurs. Étienne.