Poème –
L’étoile de mon cœur scintille dans l’abcès
Que fait mon corps au monde avec ses formes grasses.
Mes gauches ailerons ont des allures lasses
Et la marche avec moi n’obtient aucun succès.
Rêvant d’être debout sans l’ombre d’un excès
Il me faut déchanter tant les muscles s’encrassent,
Malaxant leurs douleurs folles qui les enlacent.
Dans ce concert de maux, l’amour est un décès.
Comment aimer la vie avec l’écorce molle,
Les membres inconscients, au sol le pied qui colle ?
Les épaves du rêve édictent leurs décrets.
L’espoir perd son abri, l’allégresse est vaincue.
Le faible rendement des mouvements discrets
Ne permet plus aux gueux d’entreprendre la rue.
Commencé il y a plusieurs années, puis abandonné dans les pages d’un carnet, ce sonnet reprend seulement maintenant son audace de vivre.