Ce matin, j'ai retrouvé un articulet que j'avais découpé dans notre quotidien régional au mois de février et qui se cachait au sein d'un tas de papiers divers. L'article s'intitule : « Langues maternelles en voie de disparition ». L'auteur, anonyme, indique que cinquante pour cent des six mille langues du monde sont aujourd'hui menacées de disparition ; qu'une langue disparaît toutes les deux semaines. Et d'ajouter : « Une culture de paix ne peut se construire que dans un espace où tout le monde a le droit d'utiliser sa langue maternelle pleinement et librement, dans toutes les différentes circonstances de la vie. La langue n'est pas seulement un instrument de communication, elle définit la culture, la nature, l'histoire, l'humanité et l'ascendance d'un peuple. » J'imagine quel monde terrifiant serait celui dans lequel huit milliards d'humains, par exemple, parleraient tous la même langue, dans deux cents ou trois cents ans. La culture serait uniforme, la pensée vraiment unique... et la vie monotone. Qui pourrait vouloir de ce monde absurde vers lequel, hélas ! nous allons peut-être ? Ah ! je préfère vous parler d'amour.
VOYAGE SANS FRAIS
Ma balade prend consistance
parmi les feuilles frissonnantes,
les coquelicots en chaleur
dans des sentiers imaginaires.
Quelques simples diffusent
des parfums renversants
qu'inhale un couple renversé.
Mes voyages se font toujours
alentour du village inerte
où des paquebots de verdure,
des avions de feuillages
et des trains de collines
me font planter des rêves
sur la terre picarde.
[ États d'aimer ]
Pardonnez-moi si j'ai la langue bien pendue. C'est que je ne veux pas la perdre, ma langue ! Bonne lecture, amis. Étienne.