Aujourd'hui, la gaieté ne m'habite pas ; les papillons que j'imagine me semblent être des noctuelles. Pourtant, on ne peut pas dire que mon visage soit illuminé par le sfumato de la tristesse, non ! Mais il y a comme un ressort qui s'est mal positionné au réveil, au moment de mes pandiculations. J'avais cependant posé quatre vers sur le papier, vers qui me paraissaient plutôt enthousiastes, mais c'est ensuite que le ruban de la morosité s'est déroulé. Les vers, des octosyllabes, sont les suivants : « C'est comme une respiration / un amour qui s'exhale et chante, / dans l'or, le porphyre et le jaspe, / le chèvrefeuille et le jasmin. » Figurez-vous que la place de ces vers m'est tout de suite apparue dans le poème que je dois écrire incessamment, car déjà à demi programmé dans mon subconscient, à cause de la suite de poèmes qui est en cours d'écriture.
LE BUT DU VOYAGE
Il part à l'instant en croisière
vers les océans pacifiques
qu'il sillonne avec ses amis.
À l'auberge de la passion,
ils y font escale eux aussi
et, capturant la vague ensemble,
font un vaste et nouveau périple
par mots et par voeux, à travers
Venise ou la Mer des Sargasses,
la Mer de Chine ou les Marquises
et tous ces lieux qui chauffent l'âme
avec les flammes de leur nom.
[ États d'aimer ]
Bonne lecture, amis de l'âme et du coeur. Étienne.