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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 10:57

   TOURTERELLE – La sonorité de ce joli mot et son genre féminin le prédisposent à des figures affectives, apprend-on. Rien qu’à le prononcer, on croirait qu’une caresse sort des lèvres et va se poser directement là où porte la méditation de l’esprit. Il n’est pas étonnant que cet oiseau, dans son vol même, dans l’élégance de sa pose, soit une caresse de plumes. Chaque jour que l’été fait, on entend des tourterelles roucouler et gémir non loin de la maison ; leurs roucoulements ne sont jamais des menaces, mais des musiques joyeuses et roboratives. Parfois, elles font des vols orbitaux au-dessus des maisons et des bouquets d’arbres qu'elles désignent comme leur territoire mesurable. Quand j’étais enfant, mon frère aîné avait récupéré un couple de tourterelles domestiques qu’il avait mises en cage ; il les alimentait et les abreuvait soigneusement chaque jour et, plusieurs fois par semaine, nettoyait la cage. L’inconvénient, c’est qu’elles faisaient beaucoup de bruit et qu’elles réveillaient souvent la maisonnée. Aussi, quand elles eurent atteint la limite d’âge et qu’elles moururent tout naturellement, mon frère ne les remplaça point. D’ailleurs, il avait lui aussi atteint la limite d’âge de l’enfance, et il s’intéressait à d’autres tourterelles. Maurice Genevoix écrivait : « Des tourterelles au bec écarlate, grasses du jabot, bombant leur gorge grise et rose sous leur collerette précieuse noire et blanche… »

 

  La tourterelle d’abord turtrele (v. 1050), turterele (v. 1200) et torterele (v. 1265), devint v. 1380 tourterelle. Issu du latin populaire turturella, altération du classique turturilla employé par Sénèque au sens figuré de « homme efféminé ». Dérivé de turtur, imitatif à redoublement.  

QUOI QUE NOUS FASSIONS

Un axe vertical

s'octroie le don d'élévation.

Rien de plus normal, disent-ils.

Et nos statues minables

empruntent alors la voie qui,

pensons-nous, nourrira notre âme.

Car nous avons besoin

de cette ascension idéale

pour nous détacher du vulgaire.

Mais nos pieds restent pénétrés

de la pesanteur impeccable

qui nous tient englués

dans le temple des fanges.

                [ Touches et nuances ]

   Bonne semaine, amis, et bonne lecture ! Étienne.

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commentaires

A
Nous avons la chance d'avoir des touterelles tout l'année en liberté.. Chaque jour nous profitons de ce bonheur.. j'ai toujours aimé les entendre  et c'est si beau un oiseau en liberté.....  Etienne tu pourrais être une touterelle.....  tes ailes sont " ta poésie". Dédé
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Ã
Merci du compliment, cher André. J'aime aussi cet oiseau, que j'entends souvent, et le mot même est superbe, je trouve. Il y a des mots qui ont le privilège de recueillir la beauté en eux. Amitiés. Étienne.

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