Notes – Lundi, un voyage a eu lieu. Nous sommes allés en famille à la grande ville la plus proche de chez nous où fut élevée il y a fort longtemps la cathédrale au chœur gothique le plus haut du monde. Il m’a été impossible de vérifier, puisque la croisée d’ogives la plus céleste culmine à 48,30 m, me semble-t-il, et je n’avais pas d’échelle. Dommage que ce bel édifice, sans transept ni nef, se trouve dans la vallée du Thérain, une modeste rivière, car on ne le voit pas de loin. Il faut arriver au sommet d’une des collines qui entourent la ville au nord, pour apercevoir toute sa puissante majesté. Notre court voyage de 50 km aller et retour s’est fait sans valises, sans préparation aucune, puisque nous rentrions le soir même au village, illuminé de sa triste solitude. Les autres voyages, les longs, me déconcertent, car il faut préparer un tas de vêtements inutiles, d’objets divers, de papiers périmés, de valises gonflées. On affronte le labyrinthe du parcours, les foules anonymes dans le plus grand inconfort psychique et le soleil du séjour se trouve effacé par les ombres épaisses du retour. Reprendre ses habitudes s’avère difficile, malgré tous les efforts consentis par l’encéphale, les mains, les pieds, le cœur. On oublie les chœurs gothiques visités et les salves d’applaudissement de la nature. Les photos demeureront enfermées dans des albums en plastique jusqu’à la fin de leur jaunissement. Voilà les souvenirs de voyages !
XX
[ Un petit tour de l’Homme – 09.2002 ]
Ci-dessus figure le dernier poème de cette série. Bonne lecture, amis, et pardonnez-moi mon irrégularité, il y a parfois une grève des transports de mots ! Étienne.