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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 09:00

   Jamais je n'avais imaginé, en créant ce blogue, que je parviendrais à tenir autant de temps ! Oh ! ce n'est pas compliqué, il faut simplement trouver chaque jour un peu de matière pour alimenter ma prose, sans doute sans grand intérêt. Mais c'est ma vie qui se développe et se déploie en partie devant vos yeux, amis lecteurs, peu nombreux, mais assidus. Je vous remercie de votre assiduité.

   Si je continue l'écriture dans cette espace réservé, c'est surtout par amour des mots, de notre langue ; par amour de l'imprévisible, de la spontanéité, de l'engagement direct. Ne préparant rien, il faut remettre chaque jour mon ouvrage sur le métier. Et si je persiste, c'est aussi pour l'amour du partage : de mes petites opinions, de mes sensations, de mes poèmes. Il ne sert à rien de laisser dans la cage d'un tiroir des poèmes qui, eux aussi, aiment : l'envol vers d'autres cieux, la liberté, les yeux d'autrui.

AU-DELÀ DES HORIZONS

Une fois la porte poussée

la spirale des dieux fructifie

sur l'amoncellement des globes.

Imaginer ces clefs lumineuses

sur le dos des colombes

nous émeut en nous instruisant.

 

L'étendue, si vaste et voûtée,

reçoit son horizon divin

dans ce passage transitoire.

Les admirateurs silencieux

ont la pensée illimitée ;

sont en quête des dieux ,

constatent qu'ils sont invisibles

mais les prient pour leur plaire.

                   [ États de conscience 2 ]

   Bonne lecture, amis. À bientôt. Étienne  

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 09:50

   Il me semble que la source essentielle d'alimentation de la poésie soit l'amour sous toutes ses formes. Le poète est guidé par l'amour, et le thème constant du poème n'est autre que l'amour. Je veux dire par-là qu'un poème qui traite de la nature, par exemple, emploie des termes d'amour pour exprimer ce que ressent le poète à l'égard de la nature. Si, plus précisément encore, le poète parle d'une fleur, il utilise aussi des termes d'amour ou, si vous préférez, de passion, pour démontrer et affirmer le sentiment qu'il porte à la fleur qu'il choisit de mettre en scène. Même quand un poème traite de la guerre, l'on sent que le thème de l'amour est sous-jacent, car dénigrer la guerre veut dire que l'on affectionne particulièrement la paix, même si cela n'est pas exprimé ouvertement. Il existe des poèmes qui font l'apologie de la guerre, mais ils sont souvent écrits par des poètes qui suivaient autrefois les campagnes militaires de leur roi et qui souhaitaient s'attirer ses faveurs ou entrer à la cour. Bref ! L'amour, au sens général du terme, est l'acteur principal de la poésie.

DEVANT LES TABLEAUX QUI PROPOSENT

Cette avancée vers la couleur

et vers les formes influentes

prend le temps d'une vie.

Une horde de sensations

opère stratégiquement ;

elle encercle les yeux

et trouble la pensée.

Nous allons vers l'incandescence

d'un mûrissement prolongé

et nous veillons comme des cierges

pour parfaire une idée du monde.

                    [ Ce poème est celui qui doit servir d'introduction à États de couleurs ]

   Hier, je n'ai pas eu assez de courage pour bloguer. Pardonnez-moi ! Je vous souhaite une excellente semaine. Amicalement. Étienne.

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 10:00

   Nous avons connu une sorte d'été durant tout le mois d'avril, et maintenant, il fait beaucoup plus frais. Autrefois, les poètes disaient : « joli mois de mai ». Or, depuis plusieurs années, nous ne pouvons pas dire que ce mois emploie beaucoup de soleil pour nous dorer le portrait et de douces températures pour nous réchauffer le coeur. En revanche, compte tenu d'un avril de lumière, les floraisons de toutes sortes sont en avance sur leur horaire habituel. Les parterres de fleurs sont d'une luxuriance inouïe. Peut-être est-ce à cause de cette nature verdoyante et colorée que les poètes, jadis, parlaient de joli mois de mai.

  (Impossible de placer ici l'image correspondante - j'essaierai plus tard)

JEUNE HOMME À SA FENÊTRE

L'embrasure de la fenêtre

appelle au-dehors le regard.

La rue en contrebas

ne connaît pas d'agitation

cernée qu'elle est par les immeubles.

Le jeune homme, mains dans les poches,

bien campé sur les jambes,

pense-t-il à sa bien-aimée ?

Peut-être refait-il le monde

selon les plans de sa pensée.

Voilà que la rue glisse

hors du continent de son âme,

qu'il vit en paix avec lui-même.

                 [ États de couleurs ]

   Ce poème, sur une oeuvre de Gustave Cailebotte, est le dernier de cette série. Une série beaucoup plus importante fut publiée il y a quelques années. Bonne lecture. Étienne.

 

 

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 16:34

   On dit que l'art ne sert à rien, qu'il est inutile, que nous pourrions nous en passer, etc. Sans doute est-ce vrai. Fondamentalement, l'art ne sert à rien de concret, c'est exact. Il convient cependant de modérer cette opinion. En effet. Maintes occupations, maints objets, maintes choses ne servent à rien, quand nous y réfléchissons avec discernement : la télévision, le canapé, le tabac, le vin, le blogue ( ! ), jouer aux échecs, jouer à la belote, chanter sous la pluie, etc, et pourtant, nous utilisons les susnommés ou jouons chaque jour, les uns ou les autres. Nous pratiquons donc un art, ou en consommons, comme nous utilisons n'importe quel objet de la création. Par surcroît, l'art offre à son « utilisateur » la possibilité de penser, de s'interroger, de s'élever au-dessus de la marée humaine. L'art aide à structurer sa pensée, à augmenter ses connaissances, à s'instruire, à se dépasser. En quelque sorte, c'est un élément vital puisqu'il sert de nourriture à l'esprit. Sans art, peut-être que le but à atteindre se fait moins visible. Alors, vivent ces arts ! (à ne pas confondre avec l'empereur).

La plage à Trouville, d'Eugène BOUDIN

PLAGE À TROUVILLE

Le ciel occupe un vaste plan,

le sable : de quoi piétiner,

et la mer... oh ! si peu, et verte.

Des gens soigneusement vêtus

s'agglutinent dessus la plage,

avec leur attirail,

et discutent sans doute

de lieux communs et de plats cuisinés.

Des enfants reconstruisent

Château-Gaillard à leur façon.

Comme la vie est belle,

dans l'insouci de la misère !

                [ États de couleurs ]

   Je vous souhaite une bonne soirée. Amicalement. Étienne.

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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 10:34

   Je crée, donc je suis, dirais-je, pour plagier le philosophe Descartes, je crois. Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de lui (il y a un tel fouillis dans mon esprit ! ) , mais n'ai pas le temps de vérifier, car si l'on tarde trop à s'occuper de la page sur cet écran, parfois elle s'éteint sans laisser d'adresse ! Et où la lumière n'existe pas, il n'y a pas d'art. Oh ! bien sûr, la création dispose de plusieurs niveaux de valeur. Il y a d'abord la Création, que l'on dit de Dieu. Celle-ci est supérieure aux autres, naturellement, elle est sublime et aucun mot des langues humaines n'est en mesure de la qualifier avec justesse et auteur de vue suffisante. Vient ensuite la création du génie, qu'il vienne d'une discipline artistique ou d'une discipline scientifique. Cette catégorie recouvre un vaste éventail d'individus et il est bien difficile de choisir un ou deux exemples. Enfin, arrive la « petite » création qui nous englobe tous, nous autres poètes et artistes ordinaires qui ne serons sans doute jamais appelés à régner dans les jardins des génies inspirés. Cela ne veut pas dire que nous soyons inutiles aux communautés humaines !

COLLOQUE SUR LA GRÈVE

On devine quelques échanges

qui sortent des étoffes rouges.

Le concert des voix instinctives

règle la paix et la colère.

L'aventure de la parole

s'enrichit de ces personnages

qui pactisent ou s'invectivent.

Y a-t-il Ulysse ? Au loin quelques voiles

sont aussi en conciliabule,

le vent grisant les chasse.

Les voiles et les voix

frôlent des terres inconnues.

On ne sait rien de ce qui se murmure

dans les allées du bord de mer.

                  [ États de couleurs, d'après une oeuvre de Miguel BARBOSA, que je n'ai pas l'autorisation de reproduire ] - Bonne lecture. Amitiés. Étienne.

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 09:03

   Créer ne coûte rien, à vrai dire. On peut très bien imaginer l'oeuvre et ne pas la produire. Ce serait un non-sens, n'est-ce pas ? Surtout que c'est en construisant l'oeuvre, en l'élaborant, que des éléments, non « traduits » au moment de sa conception intellectuelle, apparaissent subitement sur la scène de la création, transformant ainsi radicalement ce qui a été pensé à l'origine. On part de presque rien, quand on construit un poème : un mot, une idée, au mieux un vers. Mais dès que le mot initial est choisi, on peut dire que la réalisation du poème n'est plus qu'une question de temps et de moyens. Grâce à ce mot, le poème a déjà pris une option sur la vie dans les soupentes de la pensée. Mais son existence ne tient qu'à un fil, car il faut au poète produire l'effort suffisant qui mène à la création. Ce n'est pas gagné d'avance. Tout peut arriver, du miracle de la création à la faillite de l' «incréation ».

Tempête de neige : vapeur à la sortie du port, de Joseph Mallord William TURNER

TEMPÊTE DE NEIGE

On n'y voit rien, non rien,

dans ce déchaînement furieux,

pourtant somptueux et puissant

qui manie vent, neige, fumée...,

et charge un tout petit vapeur

de préparer son vrai naufrage.

La masse informe des matières

intriquées comme des amants

dans un mariage obligatoire,

tournoie comme une galaxie.

La détresse des vagues folles

et des spirales qui l'entourent

reçoivent l'engouement des dieux.

              [ États de couleurs ]

   J'écris, mais je ne suis pas une tête de l'art ! Bonne lecture, amis. Étienne

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 09:13

   Un créateur, quel que soit son degré de talent ou de génie, s'arroge le droit d'entrer dans des mondes inconnus par le biais de la métamorphose qui s'opère en lui sous l'influence de la création artistique. On n'est plus tout à fait la même personne, quand on crée ; on se situe au-delà, hors de l'ici et maintenant. On navigue dans des eaux lumineuses, ou l'on vole dans un ciel luxuriant, sans que cela s'apparente pour autant au rêve. Il est déconseillé à l'artiste de diffuser son oeuvre par orgueil ou par cupidité ; cette diffusion doit se faire par nécessité artistique, c'est-à-dire pour diffuser sa pensée artistique, et, dans une moindre mesure, par nécessité financière. L'oeuvre n'est pas une marchandise, c'est un moyen de communication, de connaissance, de proposition. d'échange. Le but recherché par l'artiste ne doit pas être l'enrichissement, seulement le moyen de subsister, outre la nécessité artistique.

La Mer de glace, de Caspar David FRIEDRICH

LA MER DE GLACE

Le froid jaillit et pique et coupe.

Sorte de désert désolé,

ce lieu très hostile emprisonne

un bateau échoué-là

et qui geint dans les glaces

(un fier chaos de solitude)

aux arêtes saillantes.

Une lumière étrange et juste

fait onduler sur la banquise

une inquiétude immense.

Et pourtant l'eau est à portée

d'un dégel virtuel

qui pourrait honorer la vie

en pleurant de joie sur les sols.

               [ États de couleurs ]

Je vous souhaite une bonne journée, de belles trouvailles, un vent de l'esprit joyeux. Amitiés. Étienne.

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 09:54

   La pratique d'un art est, dans une certaine mesure, une façon de guérir de la mort. L'artiste, dès lors que son oeuvre échappe à une destruction massive par un incendie, une inondation ou une autre catastrophe, naturelle ou non, survit à sa vie achevée par l'accomplissement d'une seconde vie dans les musées, dans sa famille ou dans les bibliothèques. On protège son oeuvre et, par conséquent, son nom et sa liberté de penser. L'artiste perdure en son oeuvre, laquelle projette dans le temps la pensée de son auteur, ses travers, son génie, etc. Parfois, le nom manque, il est vrai, sous l'oeuvre que l'on regarde. Par exemple, aucun nom ne figure sous les peintures rupestres de Lascaux et d'ailleurs ; d'autres oeuvres sont tout simplement anonymes. Mais toutes ont traversé les siècles, parfois les millénaires. On se souvient de Rutebeuf, mais pas du peuple qui vivait à la même époque, et c'est lui, Rutebeuf, qui donne des renseignements précieux sur le mode de vie des habitants du Moyen âge. Bref ! quand on pratique un art, on guérit de la mort, ce qui n'empêche personne de partir !

GENÈSE

Au loin, le cercle de la Terre

se chauffe à son propre foyer.

L'aube rouge se lève

sur les strates de son limon.

Des bouts de ciel régurgités

sont en formation lente

sur l'or de la rose des vents.

Venant d'une nuit très ancienne,

le chant de la naissance exulte.

Mais déjà, sans qu'il y paraisse,

avant que la vie s'époumone

à ternir la sérénité,

des noirceurs inquiétantes

autour de la croûte s'agitent.

                    [ États de couleurs ]

   Ce poème a été écrit sur un tableau de Georges L. HENDEL, peintre et poète contemporain, et je n'ai pas l'autorisation de reproduire son oeuvre abstraite. - Bonne lecture. Amitiés. Étienne.

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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 09:00

   Normalement, le dimanche est jour de repos. Mais je ne puis m'empêcher de vous donner à lire quelques mots. Hier, je comparais brièvement la musique, la peinture et la poésie. En réalité, chacune de ces disciplines artistiques possède sa propre sphère, dans laquelle tous les autres arts s'interpénètrent, en plus ou moins grande quantité, car aucun art n'est en mesure de vivre absolument seul, indépendamment des autres. Tous les arts s'imbriquent les uns dans les autres avec plus ou moins de bonheur et sans doute ont-ils pour origine une seule et même roue de transmission, un seul et même axe qui ont traversé les millénaires et produit des branches diverses, comme pour les hommes dans l'évolution des espèces. C'est pourquoi par l'analyse il est possible de trouver des traces d'un art dans l'autre, des gènes d'un art dans l'autre. Cela me semble évident.

Le Cirque, de Maurice VLAMINCK

LE CIRQUE

Une violence monte

avec ses couleurs, son désordre,

comme un chapiteau pour les fauves.

La place réservée au ciel

succombe sous l'averse

invaincue des gais arrivants.

Le village, encore à l'affût,

est en attente d'explosion.

Le cirque en mouvement

fait un merveilleux rêve.

                     [ États de couleurs ]

   (Les poèmes de cette série ont été écrits fin 2001, début 2002). Bonne lecture, amis. Étienne.

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 10:21

   Parler de musique et de peinture quand on est un profane est particulièrement difficile. La musique, par exemple, diffère fondamentalement de la poésie dans ce qu'elle a de très caractéristique : le son. Si vous entendez un poème en langue tchouvache, vous n'y comprendrez rien si vous ne parlez pas cette langue. En revanche, si un musicien tchouvache vous joue un air de chez lui, vous assimilerez parfaitement la musique, car le son des instruments est universellement audible par n'importe quelle oreille. Il en est de même pour la peinture : chaque reproduction de tableau est déchiffrable pour tout oeil qui l'applique sur sa rétine. La poésie, elle, ne se donne pas si facilement que cela aux lecteurs, car le patrimoine linguistique terrestre est immensément riche et dispose d'environ six mille langues différentes, ce qui fait qu'un poème qui serait traduit dans les six mille langues ne pourrait être compris dans une langue que par ses locuteurs et les quelques autres qui l'ont apprise.

La Crucifixion de Georges ROUAULT

LA CRUCIFIXION DU CHRIST

Il est calme, Il ferme les yeux

comme pour oublier le monde

dont la charge lui est

cependant dévolue.

Nu, filiforme et grand

Il a les bras en croix

comme s'Il allait prendre envol.

Mais, cloué comme un monstre,

ambassadeur du Père,

Il porte son humiliation

sous deux regards fort attristés.

Sans doute se demande-t-Il

comment Il portera

dans son coeur le salut des hommes.

                   [ États de couleurs 2 ]

   La fraîcheur est de retour dans notre région. Bonne fin de semaine. Étienne.

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