PRINTEMPS – En ce premier jour de l’été, il me plaît de faire un signe à celui qui s’en va, à ce « temps du jeune âge » chanté par le poète Clément Marot. Dès que ce jour arrive, nous éprouvons la sensation bizarre que l’heure de décroissance de l’ensoleillement a déjà sonné. Le printemps fait figure de libérateur car il nous amène le progrès, dans le sens de l’amélioration du climat, la croissance, la jouissance des jours longs. On bêche, on nettoie la terre, on sème, on plante. Tout reverdit. Les hirondelles refont le printemps. Les oiseaux s’accouplent, cacardent, zinzinulent, trissent, glatissent, grisollent, croulent, margotent, cacabent, hululent, trompettent, glougloutent, jasent, jacassent, roucoulent, ramagent, jaspinent, gazouillent à qui mieux-mieux ; c’est le renouveau, la renaissance, la jeunesse, le plan de sauvetage des espèces qui entre en application. On s’embrasse sous les feuillages. C’est le Printemps de Prague, l’espérance, la joie de vivre même pour ceux qui ont quatre-vingts printemps ! On entre en effervescence, depuis le temps que l’on attendait la nouvelle loi solaire qui donne au temps, à l’espace un rayonnement plus important. Les floraisons se multiplient. C’est le temps des primevères, du muguet, des jonquilles, des cerises. C’est le « Printemps » de Botticelli, de Poussin, de Millet, d’Arcimboldo, de Monet, de Böcklin, de Daubigny… Reverdissement, reverdissement, j’écris ton nom sur le parchemin du temps qui passe et qui se renouvelle.
Le printemps commence sa vie au XII e siècle. Il résulte de la soudure du prins tans en printans, sans doute issu du composé latin primus tempus, « la bonne saison », de primus « prime » et tempus au sens de « saison ». « Printemps » a éliminé l’ancien primever, dit Le Robert.
1
La bande d'oiseaux
reprend son vol linéaire.
Jardin, femme aux fleurs.
2
Des cris esquissés
fendent la haie d'aubépine.
Printemps des amants.
L'été se met à luire et salue le printemps qui part. Bonne lecture, amis. Étienne.