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  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 16:03

   PRINTEMPS – En ce premier jour de l’été, il me plaît de faire un signe à celui qui s’en va, à ce « temps du jeune âge » chanté par le poète Clément Marot. Dès que ce jour arrive, nous éprouvons la sensation bizarre que l’heure de décroissance de l’ensoleillement a déjà sonné. Le printemps fait figure de libérateur car il nous amène le progrès, dans le sens de l’amélioration du climat, la croissance, la jouissance des  jours longs. On bêche, on nettoie la terre, on sème, on plante. Tout reverdit. Les hirondelles refont le printemps. Les oiseaux s’accouplent, cacardent, zinzinulent, trissent, glatissent, grisollent, croulent, margotent, cacabent, hululent, trompettent, glougloutent, jasent, jacassent, roucoulent, ramagent, jaspinent, gazouillent à qui mieux-mieux ; c’est le renouveau, la renaissance, la jeunesse, le plan de sauvetage des espèces qui entre en application. On s’embrasse sous les feuillages. C’est le Printemps de Prague, l’espérance, la joie de vivre même pour ceux qui ont quatre-vingts printemps ! On entre en effervescence, depuis le temps que l’on attendait la nouvelle  loi solaire qui donne au temps, à l’espace un rayonnement plus important. Les floraisons se multiplient. C’est le temps des primevères, du muguet, des jonquilles, des cerises. C’est le  « Printemps » de Botticelli, de Poussin, de Millet, d’Arcimboldo, de Monet, de Böcklin, de Daubigny… Reverdissement, reverdissement, j’écris ton nom sur le parchemin du temps qui passe et qui se renouvelle.

 

Le printemps commence sa vie au XII e siècle. Il résulte de la soudure du prins tans en printans, sans doute issu du composé latin primus tempus, « la bonne saison », de primus « prime » et tempus au sens de « saison ». « Printemps » a éliminé l’ancien primever, dit Le Robert.  

1

La bande d'oiseaux

reprend son vol linéaire.

Jardin, femme aux fleurs.

2

Des cris esquissés

fendent la haie d'aubépine.

Printemps des amants.

   L'été se met à luire et salue le printemps qui part. Bonne lecture, amis. Étienne.   

 

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19 juin 2007 2 19 /06 /juin /2007 16:06

   CIVILISATION – Voilà qu’elle est – nous dit-on – très avancée, et que de ce fait, les individus qui la composent sont plus aptes à la vie de groupe qu’au cours des siècles passés, nous affirme-t-on encore. Il semble que ce soit vrai, car des groupes, appelés aussi communautés, se forment fréquemment ; ils haïssent d’autres groupes, leurs voisins ; entrent en conflit avec eux, quand ce n’est pas en guerre. Les chefs de groupe méprisent ceux qui leur sont inféodés ; les sous-chefs méprisés méprisent ceux du dessous, et ainsi de suite. On voit bien par-là que la civilisation est une belle invention de l’humanité qui permet de conserver une architecture pyramidale de la société du plus grand intérêt, et cela depuis la plus haute Antiquité, comme aurait dit Alexandre Vialatte. On dit aussi que la civilisation engendre « un processus historique de progrès matériel, social et culturel » que l’on appelle maintenant « évolution » et qui autorise les heureux bénéficiaires du système à s’entredéchirer, à s’acheter, à se vendre, à s’organiser en meutes, à se rejeter, à se phagocyter, etc., pour le plus grand plaisir et le plus gros profit de ceux qui fréquentent ces palais appelés « bourses » dans lesquels il n’y a pas un centime, mais des écrans d’argent virtuel. La civilisation est en marche, on nous l’annonce, et son degré d’avancement et de perfection n’a d’égal que la vitesse à laquelle ce bref paragraphe va vous parvenir dans le monde entier, où que vous soyez. On a plein la bouche de ce mot de cinq syllabes qui fait jaillir dans le cerveau de celui qui le prononce une multitude d’images, à tel point qu’il croit que plusieurs télévisions fonctionnent en même temps dans son encéphale.

 

La civilisation date de 1721, selon le dictionnaire historique de la langue française « Le Robert ». On ne croirait pas qu’elle est si récente ! Elle vient du latin civilis, « civil » (1290), « relatif au citoyen, à ses droits, à son existence ». 

1

Le matin invente

le réveil et la rosée,

le soleil, sa herse.

2

Cómo un ave

el sol tome el cielo.

Alionín azul y amarillo.

[ Comme un oiseau / le soleil prend le ciel. / Mésange bleue et jaune. ]

  La touche de centrage semble ne plus fonctionner depuis deux jours. Bonne lecture quand même, amis. Étienne.   

 

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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 15:58

   ERREUR – Elle s’assoit à la droite ou à la gauche de la vérité et garde d’abord un silence total afin d’étudier la situation ; il lui faut savoir où et quand elle va frapper. C’est une futée, car avant d’agir, elle se met en position de tromper son adversaire et examine avec soin toutes ses possibilités d’action. C’est une calculatrice invétérée. Elle casse la ligne droite, tord le coup à la justesse, à la justice, à la joie de tomber pile. Elle est capable d’ôter une syllabe à l’alexandrin pour en faire un hendécasyllabe, de supprimer une lettre à un mot pour que cela devienne une faute d’orthographe, de tromper un partenaire du couple pour qu’il y ait faute impardonnable. Elle peut être de jeunesse ou d’adolescence, voire de vieillesse, pourquoi pas. Bref ! elle est polyvalente, multiple et ne se refuse rien pour parvenir à ses fins. Elle s’immisce, s’invite, se cache, apparaît, résiste, attaque sur tous les fronts, etc. Il est rare, cependant, qu’elle sorte vainqueur du conflit l’opposant aux hommes, qui la corrigent ou la rectifient, mais elle tient parfois des années avant de se rendre, et sa présence ainsi manifeste peut avoir des conséquences désastreuses. La vérité en sait quelque chose ! Elle est erreur de calcul ou judiciaire, relative ou absolue. Parfois, elle ne semble pas tout à fait responsable de ses actes quand, passant par hasard dans l’inattention, elle se pose dans le champ de vision de son « employeur », qui pense que l’erreur est humaine.

 

   L’erreur date du XII e siècle, mais ce n’est pas à cause de cela qu’elle n’existait pas auparavant. Elle était proprement « action d’errer çà et là » et par figure « incertitude, ignorance », d’où « méprise », « illusion », « faute » et, en latin chrétien « hérésie ». C’est un dérivé de errare au sens figuré de « se tromper ». 

1

Au printemps, ce vert.

Donc partout cette espérance,

même dans tes yeux.

2

Le vert ? Un désastre !

Et le printemps s'en repaît.

Au jardin, des roses.

   J'espère que vous ne vous êtes pas ennuyés au cours de la fin de semaine. Merci de me suivre, amis lecteurs. Étienne.

 

 

 

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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 15:44

   ÂME 2 – L’âme, cette inconnue ! On se demande comment elle vit et si elle partage peines et joies avec son logeur. Quand celui-ci est enfant, a-t-il conscience de la présence en lui de cette forme immatérielle qui lui dicterait sa conduite ? Ou l’âme est-elle tout simplement la pensée, et alors grandirait-elle et s’assagirait-elle en s’éduquant, tout comme le fait le corps qu’elle survole ou enveloppe ? On ne sait pas grand chose sur elle, tout de même ! Il me semble que, quand j’étais adolescent, l’âme prenait lentement ses aises dans ma frêle carcasse, perchée qu’elle était dans les branches du corps. Elle enquêtait comme un policier sur ma raison, sur mon esprit, faisant une liste des manières et des habitudes qu’ils avaient. Elle était intransigeante et exigeante. Cependant, elle ne mettait jamais ses menaces à exécution, quand l’esprit et la raison, qu’elle chapeautait, avaient tendance à prendre quelque liberté avec le protocole de la vie et de sa justice ; elle ne sait pas crier ni se plaindre. Au fond, ce ménage à trois ne marche pas si mal que cela ; ils ont tellement d’accointances qu’ils n’éprouvent pas le besoin de se séparer pour incompatibilité d’humeur. Pour aller où, d’ailleurs ? L’esprit, lui, est tellement heureux d’avoir deux femmes à ses côtés, la raison et l’âme, qu’il ne daigne pas chercher fortune dans une autre boîte crânienne. D’abord, il a ses habitudes avec son âme et son corps et il serait trop dépaysé s’il changeait d’habitation. Car l’âme aussi se fixe pour la vie sur le rocher de son élève. Ensuite elle migre pour aller Dieu sait où ! 

1

Este libro abierto

describe los arboles.

Un ave alza el vuelo.

[ Ce livre ouvert / décrit les arbres. / Un oiseau s'envole. ]

2

Juega amenudo

con el miel de la vida.

La muerte lo come.

[ Il joue souvent / avec le miel de la vie. / La mort le mange. ]

   Bonne fin de semaine, amis lecteurs. Étienne.

 

 

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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 16:27

   ÂME – Elle est légère comme le feuillage scintillant des étoiles, et lourde comme le repentir. À force d’être invisible, on ignore dans quel chemin elle se perd, dans quel gîte elle s’encanaille, dans quelle vertu elle se sublime ou dans quel crâne elle fait ses comptes. Elle parcourut d’abord un long chemin de vocabulaire, puisqu’elle remonte à l’indoeuropéen, plus précisément au sanskrit « aniti », qui signifie « il souffle ». Elle fit ensuite un passage chez les Grecs, devenant « anemos », qui veut dire « air » avant de prendre diverses formes ici et là, dont, chez les Latins la variante « anima », qui signifie « souffle, air ». Bref ! elle ne manque pas d’air. Passons sur les détails de ses pérégrinations! Voyez-vous, c’est une artiste de grande notoriété qui aime beaucoup les voyages. Elle chante d’ailleurs dans toutes les langues et ne se fait pas prier pour se multiplier, dès que des naissances sont annoncées. En vérité, l’on sent bien le souffle dont elle est imbue, mais le plus étonnant c’est qu’on ne la voie pas, qu’elle se cache comme une voleuse, comme si elle avait peur d’être reconnue et qu’alors on lui demande une signature, ou la raison de tel ou tel de ses agissements. Elle est bien étrange, cette fille invisible et légère, qui habite aussi bien chez l’ingénieur que chez le plâtrier, chez l’artiste que chez la fille de joie. Parfois triste, parfois gaie, elle ne nie jamais sa condition, et quand un corps décide de rendre l’âme, elle s’en va chercher refuge ailleurs, en essayant de ne pas devenir une âme damnée et de ne pas choisir un lieu où il n’y a âme qui vive ; elle n’a aucun état d’âme et n’est pas âme chevillée au corps !  

1

L'estomac du sol

digère cailloux et graines ;

la chimie, jamais.

2

Le rictus amer

d'un nuage à face humaine !

Bien le bonjour, Dieu !

3

Pauvre vent nocturne

qui vole à bise abattue

et qui tue des tuiles !

   Tenir ce blogue me prend tout de même un peu de temps, vous l'imaginez bien. C'est pourquoi, après bientôt cent jours d'existence, je ne suis plus en mesure de vous saluer chaque jour. Mais je le ferai le plus souvent possible. Merci de votre écoute et de votre présence, vous m'êtes précieux, amis lecteurs. Étienne.

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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 11:10

   13 – REVENIR Sans doute avaient-ils déjà entendu parler des mondes parallèles ; nombreux sont les astrophysiciens qui les imaginent et les décrivent, chacun selon sa conception de l’univers. Cependant, n’en ayant jamais explorés, les hommes ne croient pas vraiment à leur existence. Quoi qu’il en soit, nos quatre inventeurs-explorateurs voyaient, ô combien, qu’ils avaient mis les pieds dans un lieu surréel et que, quoi qu’ils fissent, il leur serait toujours impossible de communiquer avec ses habitants, dans l’état actuel des connaissances humaines. Marie interrompit leurs réflexions silencieuses : « Nous sommes des étrangers ici ; nous n’avons rien en commun avec eux, sinon le sommet du rocher, la porte qui unit nos deux mondes. Sans doute sont-ils déjà venus chez nous et ils sont repartis, alors partons, retournons dans notre monde, nous n’avons rien à faire avec ces gens-là ! » Elle avait dit cela d’un air méprisant et Viviane, qui s’était tue depuis un bon moment, encore sonnée par la découverte, répliqua : « Ce sont des êtres vivants, comme nous, et il faut les respecter.  C’est pourquoi je propose que nous ne divulguions pas le secret de leur présence, si proche et si lointaine de nous, ce serait trop risqué, tout le monde voudrait visiter les lieux, tenter de les approcher, de leur parler, alors qu’ils vivent dans une bulle qui nous est inaccessible. Ce n’est pas un lieu touristique, c’est un monde, oui, un monde ! » Lucien acquiesça et il fallut expliquer ce point de vue à Clélia, lui dire fermement que dévoiler leur présence serait dangereux à la fois pour eux et pour nous, ce qu’elle comprit parfaitement. Le petit groupe prit calmement congé de ses « hôtes », regagna le petit cirque, se retourna une dernière fois lorsque qu’il arriva au pied du rocher, l’escalada et franchit la faille. Il se retrouva enfin dans « son monde », comme soulagé. Aucun des quatre compagnons ne sera jamais plus comme avant cette brève mais incroyable aventure. L’autre monde existe, ils l’ont rencontré ! (Fin)

Se oscurece

el cielo vació y frio.

El calvario blanco.

[ Le ciel vide et froid / s'assombrit. / Le calvaire blanc. ]

Él estudia bien

los planos de la noche.

Surge una cometa.

[ Il étudie bien / les plans de la nuit. / Jaillit une comète. ]

   Aujourd'hui, j'en ai terminé avec ma nouvelle. Est-elle valable ? Médiocre ? Ratée ? Je n'en sais rien. J'ai l'impression d'avoir travaillé dans le bon sens, mais je n'ai aucun texte de comparaison. C'est ma première nouvelle complète ! Jusqu'à présent, je n'avais écrit que des fragments. // Bonne lecture, amis. Étienne.

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 10:49

   12 – QUE FAIRE ? – Tout à sa réflexion, Lucien continua : « Tout à l’heure, quelqu’un est tombé d’un toit. L’un de ses compagnons s’est précipité vers un des arbres qu’on voit partout ici, et que nous n’avons pas chez nous ; il a cueilli un fruit, l’a coupé en deux et en a appliqué une moitié sur les chairs sanguinolentes du blessé. Toutes les plaies se sont refermées en quelques minutes. La deuxième portion du fruit, c’est le blessé qui l’a mangée. Ensuite, il est retourné au travail presque normalement, en boitant juste un peu ! » C’était extraordinaire, impensable. On imaginait bien qu’il existait des univers parallèles, mais si proches, c’était inespéré. « Sans doute est-ce un arbre de la guérison », ajouta Lucien, interdit. Bref ! Le petit groupe de touristes venus d’un autre monde ne savait que faire, et demeurait là, pensif, sidéré d’avoir percé un mystère impressionnant par le plus grand des hasards. On explique dans les dictionnaires que celui qui découvre, qui trouve un objet perdu ou caché est un inventeur. Par conséquent, grâce à son intrépidité, Clélia est devenue une inventrice à partir du moment où, escaladant le rocher au risque de se briser les abattis, elle se trouva projetée dans un autre monde. Arrivée au sommet du rocher, elle croyait épater les autres pique-niqueurs, mais elle n’aurait jamais imaginé traverser la paroi invisible qui sépare deux mondes, sous l’effet d’une distorsion de l’espace et du temps. En quelques secondes, Clélia devint la double inventrice d’une faille spatio-temporelle et de l’arbre de la guérison, et les trois adultes, poussés par la nécessité de la chercher, devinrent des collaborateurs involontaires. Mais que faire, à présent ? (À suivre)

1

NOIR ET VERT

 

 Herbes et rosée ;

 

 le merle tire un lombric,

 

 caoutchouc qui cède.

 

 

2

 

 BLEU, VERT, NOIR

 

 Au ciel, fanions bleus ;

 

 Sol, feuilles qui se dégrafent.

 

 Chassée, l'idée noire !

 

 

 3

 

 JAUNE ET ROSE

 

 Les lampes s'éteignent

 

 aux mois remplis de lumière.

 

 Mais les cerisiers...

 

   Depuis plusieurs jours, vous avez constaté un certain relâchement dans la tenue du blogue. Des obligations familiales (agréables ! ) m'ont amené à traire une absence momentanée, qui pourra se renouveler, car des situations semblables ne tarderont pas à donner leur lait ! Bonne lecture, amis. Étienne.

 

 

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9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 09:10

   11 – MONDE PARALLÈLEMarie et Viviane se retrouvèrent sur un rocher absolument identique à celui qu’elles venaient de quitter, avec aspérités, marches à peine creusées, ligne noire. Interloquées, elles s’exclamèrent ensemble : « C’est extraordinaire, tout de même, on se croirait chez nous ! » Elles descendirent de leur perchoir, s’avancèrent prudemment, scrutant bien les alentours. Ce qu’elles découvraient était une sorte de miroir rigoureusement similaire au cirque qu’elles venaient de quitter, même étang, mêmes roches, mêmes arbres, mêmes collines : tout pareil, dans la même disposition ! Il ne manquait que les nattes, pour ainsi dire. Elles empruntèrent le chemin, allèrent jusqu’à l’entrée du cirque et là découvrirent la plus extraordinaire des choses qui fût : un monde ! Elles virent un monde, ni plus, ni moins ; un monde avec ses plaines et ses collines ; un monde plein d’individus comme chez elles, qui allaient et venaient joyeusement, parlant un langage inconnu d’elles ; des gens qui ne semblaient pas les remarquer. Les habitations et les paysages étaient différents de chez eux, oui, mais pas profondément. Un peu à l’écart, ils virent sur leur droite, assis sur un talus, ô divine surprise ! Lucien et Clélia en extase devant ce qu’ils observaient avec ravissement. Elles s’en approchèrent et Lucien, qui les remarqua tout de suite, expliqua, vu son « ancienneté » dans la place  : « C’est un monde, un univers parallèle au nôtre. Les gens y travaillent gaiement, mais ils ne nous voient pas. Nous nous sommes approchés d’eux, nous avons tenté de leur parler, mais ils ne nous répondent pas ni ne nous entendent. Il semble qu’ils aient peu de véhicules. On croirait qu’ils sont capables de se téléporter ». Les quatre compagnons étaient tout bonnement stupéfaits, bouleversés. (À suivre) 

Voici trois poèminiatures ; il y a longtemps que je ne vous en ai pas livré !

1

GRIS ET BLEU

Le combat du ciel

contre les gris volatiles,

azur et nuages.

2

NOIR ET OR

Les cieux filtrent l'or.

Un corbeau prend à partie

des tranches de vent. 

3

VERT ET JAUNE

Échiquiers boiteux.

Céréales et colzas

font une partie.

   Bonne lecture, amis du monde ! Amitiés. Étienne.  

 

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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 10:57

   10 – ENVOLS ! – Que le temps sembla long à Marie et Viviane, qui se sentaient terriblement seules et impuissantes. Elles ne dormirent pas de la nuit, naturellement ; elles n’échangèrent presque aucun propos, laissant leurs yeux grands ouverts afin de capter la moindre étincelle qui viendrait à jaillir. « On ne sait jamais, disaient-elles, il y a bien encore une lumière de vérité quelque part, dans ce monde ! » L’aurore vint, puis le jour fut plus avenant ; elles se levèrent, firent quelques pandiculations, s’approchèrent de l’étang, se passèrent de l’eau fraîche sur le visage, et reprirent le chemin du rocher contre lequel elles avaient passé une nuit de frayeur. Elles n’eurent pas besoin de faire un discours ; on eût cru que le cerveau de l’une pensait exactement la même chose que le cerveau de l’autre : elles se mirent de concert à gravir le rocher. Malgré sa hauteur modeste, l’exercice leur fut difficile, car elles n’étaient pas aguerries à ce genre de travaux pratiques ! Elles touchèrent au sommet et, comme pour Lucien, sentirent un souffle plus présent qu’au pied du rocher. Elles firent deux pas, et hop ! furent aspirées par une invisible machinerie de courants d’air frais qui leur donna la sensation de voler. Un silence pesant tomba sur « leur » petit cirque où ne subsistaient que les nattes du pique-nique et les reliefs de leur déjeuner. (À suivre) 

PLAN DE DÉROUTE

Voici que notre plan capote

et que des vagues nous soustraient

aux rochers du discernement.

Nous avons des idées malsaines

à faire éclater les cervelles.

Or, même vidé, cet organe

se remplit de la suffisance

de son propriétaire.

Plus de Pessoa, plus « Personne »

pour nidifier sur le bon sens.

Nous creusons de multiples trous,

des absorbeurs conscients

de nos déjà pâles clartés.

                  [ États de conscience 2 ]

   Ce poème est le dernier de la série. Bonne journée, amis. Étienne.

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 16:10

   9 – BIZARRERIE Comme le souffle semblait se rabattre en oblique, du sommet du rocher vers sa base en suivant la ligne noire, Lucien décida de l’escalader, en s’aidant des nombreuses aspérités de la roche. Ce n’était d’ailleurs pas très compliqué, car on eût dit que des marches étaient esquissées, début d’escalier pour ailleurs. Mais il lui fallait veiller, tout de même, à ne pas dévisser, car les arêtes rondes se prêtaient à la glissade, et il eût été très désagréable de tomber comme une masse aux pieds de ces dames. L’opération fut vite expédiée ; le rocher ne dépassait pas de beaucoup les deux mètres. Plus Lucien se rapprochait du sommet, plus le souffle s’affermissait, sans qu’il y ait lieu cependant de parler de coup de vent ! Viviane et Marie poussèrent soudain un petit cri, car elles crurent que Lucien tombait, happé par une forte gravité. Elles ne le voyaient plus. Marie lança : « Tu ne t’es pas fait mal, au moins ! Que se passe-t-il, Lucien ? » Un profond silence fut la seule réponse apportée par le rocher. « Ça alors ! », s’exclama Viviane. Le mystère s’épaississait et le soleil avait presque disparu derrière les collines du cirque. Les deux amies n’osaient plus bouger ; elles tremblaient comme les feuilles des peupliers, ne parlaient pas ; elles s’assirent, épuisées par cette incroyable journée et les événements incompréhensibles qui se déroulaient sous leurs yeux ébahis. Elles se collèrent au rocher, se serrèrent l’une contre l’autre et écoutèrent le silence éprouvant. (À suivre)  

SUPPOSONS QUE... MAIS NON !

Un travail titanesque

nous reste à accomplir :

découvrir les yeux de phosphore

qui bougent dans l'obscurité

de l'immense cadran cosmique.

Alors nous serons pénétrés

de la flamme de l'enthousiasme. 

Mais d'ici, par exemple,

de notre aimée terre picarde,

nous sommes, comme ailleurs,

trop tendres, trop fragiles

et vivons trop confusément

dans l'insouci de la lumière

pour nous allumer au phosphore. 

                 [ États de conscience 2 ]

   Voilà ! Encore un épisode de mon histoire de recopié. Bonne lecture, amis. Étienne. 

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