Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog aquapomu
  • : Mon but est de donner à lire des poèmes personnels, ou d'autres auteurs parfois ; des nouvelles, des notes sur le vocabulaire, la poésie, etc. Il s'agit d'un blog littéraire, en réalité.
  • Contact

Recherche

Archives

4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 17:11

   La vie est difficile, et nous la compliquons à souhaits, ce qui fait que les rancoeurs, les haines, les jalousies et les tourments nous habitent et nous animent. Dans les palmeraies de notre esprit, il existe pourtant un rayonnement positif qui ne demande qu'à être attisé pour offrir une lumière de paix. Mais nous ne l'allumons pas, hélas ! Quand j'avais douze ou treize ans, je m'entourais de poèmes et de reproductions de tableaux, donc de couleurs et de mots, pensant par-là que j'allais illuminer mon univers en construction d'une pléïade de lampes pour éclairer le chemin des humains. Or, ceux-ci n'utilisent que des lumières noires, et le jaillissement de ce rayonnement obscur ne se projette pas très loin.

   J'avais mis en ligne tout à l'heure à peu près le même petit texte, mais la liaison n'a pas dû s'opérer, car il n'y a rien sur la page du blogue. Je recommence donc l'opération.

Au bout du chemin

croît la lumière éternelle.

Est-ce une fleur ?

Il cuit au soleil

comme les fleurs assoiffées.

L'hirondelle trisse.

   Si je le peux, je commencerai demain une nouvelle série de poèmes. Bonne lecture, amis. Étienne.

Partager cet article
Repost0
3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 09:04

   Il nous est très difficile de nous exprimer sans employer le pronom personnel « je », qui me semble l'outil principal de la conversation. Le « je » montre immédiatement aux interlocuteurs qui est en train de s''exprimer, naturellement, mais il dessine aussi l'aura de la possession, de la décision, de la suffisance, surtout s'il est accompagné du « moi », fréquemment utilisé : « moi, je ». On se sent maître de la situation, maître du jeu (et maître du « je » ! ) lorsque l'on place ces deux mots à tout propos dans son argumentaire. Cependant, dans l'écriture le « je » est presque toujours un autre (Rimbaud ne s'était pas trompé), parce que les mots, dans une vérité qui leur est propre, ne sont pas en permanence en mesure de s'aligner sur la pensée de leur auteur-concepteur. Les mots sont indépendants, ils signifient quelque chose, ailleurs que dans la bouche de celui qui les prononce. C'est pourquoi, dans mes poèmes, j'emploie assez peu le « je », qui n'est qu'un autre !

1

Cuenta el mar

la historia de la hola.

Juegan los guijarros.

[ La mer raconte / l'histoire de la vague. / Les galets jouent. ]

2

La mariposa

sobre la ventana.

Copo de nieve !

[ Le papillon / sur la fenêtre. / Flocon de neige ! ]

   Bonne journée à tous. Vivent les papillons ! Étienne.

Partager cet article
Repost0
2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 08:58

   Au temps de ma splendeur, c'est-à-dire quand je travaillais encore, dans les années soixante-dix, avant de fréquenter la déchetterie de l'exclusion, j'accélérais le déjeuner, seul  dans mon petit bureau, et me précipitais sur mon carnet à poèmes. À cette époque-là,, je mangeais à la gamelle, comme l'on dit, préparée par Maman tôt le matin. Le repas à peine terminé, je prenais donc le stylo-bille, le carnet, et je me mettais au travail. Que de poèmes ont été écrits, dans le calme du bureau, qui donnait sur une vaste cour de ferme, en pleine campagne. C'était une ferme importante de trois cent soixante-dix hectares, nichée dans un vallon, à l'écart du village, et qui, en parallèle de l'agriculture, fabriquait des conserves de légumes, en partie avec les produits de sa propre exploitation. J'avais vue également sur la grande maison de mes patrons, dans laquelle régnait toujours une joyeuse agitation, car il y avait sept enfants. À la fin du printemps, Madame m'apportait assez souvent un bol de fraises et du sucre, et je profitais ainsi de la récolte du jardin. Au fond de moi, je regrette beaucoup cette bonne époque. Aujourd'hui, la conserverie a disparu, l'usine a été détruite et seule la ferme demeure. Après cette petite narration nostalgique, voici le « poème du jour », dernier de la série.

ÉVEIL DES LIGNES

La cascade des tuiles

s'éclaire à l'aube d'un rouge-ocre

et nous fait lever l'oeil.

On nous enseigne la lumière

et l'évaporation des ombres

qu'on tenait pourtant bien serrées

dans les bras du sommeil.

On hésite toujours

à choisir l'un ou l'autre

des versants sélectifs

qui font ou défont tant de formes.

Aimer est un art difficile.

                   [ États d'aimer ]

   Le recueil dont je viens ce jour de terminer la copie date de 2001, je vous le rappelle. Bonne journée, amis lecteurs. Étienne.

Partager cet article
Repost0
1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 09:13

   Nous sommes le premier mai et c'est donc la fête du travail. C'est pourquoi je travaille ! Comment peut-on faire la fête de quelque chose sans sa participation ? J'incite donc le travail à turbiner à mes côtés afin qu'on ne l'oublie pas quand c'est justement sa fête. Celui qui a inventé le travail ignorait sûrement tous les problèmes que cette découverte engendrerait : temps de repos, temps de travail, congés payés, semaine de trente-cinq heures, heures de nuit, etc. Ah ! quel boulot, d'organiser tout cela.

   Travaillant dans le domaine de l'écriture, je me dis que celle-ci est une remarquable chercheuse de décors intellectuels ; c'est une cinéaste de mots ; elle conçoit et fabrique des images avec des carac-tères qui, d'une certaine manière arrangés, nous font songer tout de suite au décor qu'ils représentent, dès que nous les lisons. Avouons qu'il est extraordinaire de planter un décor dans son esprit dès que nous prononçons, par exemple (pris au hasard ! ) le mot muguet.

   Voici la fleur, le muguet du travail poétique ! Quelle prétention !

AU-DELÀ DU VOILE

Ils ont trop d'images, là-haut,

et ils craignent de se tromper

d'époque et de personne.

Nous, ici, nous nous demandons

quel est ce temps qui nous assomme,

qui n'en finit jamais

de charrier des morts sur les fleuves

de sa déconfiture ?

 

Nous le faire aimer, ce monde,

appartient à ceux qui pour l'heure

fabriquent des lieux incommodes

où règnent les trop pleins d'images,

comme au-delà du voile.

Partout l'encombrement existe !

                    [ États d'aimer ]

   Voilà, aujourd'hui encore j'ai fait la fête au travail ; c'est une tâche bien agréable, chers amis. À bientôt. Étienne. 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 09:11

   Les poètes ne dérogent pas à la règle qui régit le comportement des artistes : ils sont souvent assaillis par le doute, l'incertitude. Écrire est une chose ; être sûr de son texte est une autre chose ! En général, nous sommes tous intimement persuadés de l'utilité de la poésie, de sa nécessité, de sa valeur artistique. Ce n'est pas pour cela que le doute n'intervient jamais dans les courbes de notre sphère créative. Les questions que nous nous posons sont légitimes.  À quoi l'écriture sert-elle ? La poésie, dans le domaine de l'art, prend-t-elle toute sa place ? Le poème a-t-il une bonne raison d'exister ? Que doit recouvrir le champ de l'écriture ? Quels niveaux de valeurs qualifient l'art ? Bref ! dans notre univers particulier, rien ne semble jamais sûr, ni acquis. L'assise de l'ouvrage d'art repose parfois sur des fondations intellectuelles assez friables. Il faut du courage, pour continuer !

CHOIX

Comme déjà la mort me guette

mais qu'elle attaquera dans l'ombre,

il me faut apprendre ardemment

son perfide langage ;

et faire choix de la vie noble,

du cantique des vents légers

qui soudoient les fanions des fleurs

dans les jardins ouverts.

Me voici craignant d'oublier

la langue qui conduit

à bien comprendre le trajet !

                [ États d'aimer ]

   Se poser des questions fait aussi partie du jeu de la poésie. Bonne semaine, amis lecteurs. Étienne.

Partager cet article
Repost0
29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 10:00

   On ignore pour quelle raison la tristesse nous attaque l'esprit quand rien de notre organisme ne semble souffrir de quoi que ce soit ; quand rien dans la famille ou chez les amis n'est venu troubler la fête du printemps, très solaire cette année. C'est sans doute un dérèglement très profond, passager la plupart du temps, qui recueille des larmes invisibles dans le creuset de la mélancolie. Pour apporter remède à ce chaos intérieur, pour rompre cette éphémère spirale descendante, je n'ai guère qu'une seule solution : la poésie. C'est en effet cet art qui guide ma façon d'opérer. Il suffit que j'entreprenne l'écriture d'un poème pour que les nuages de la mélancolie soient chassés par le vent des mots. Pour ceux qui n'écrivent pas ce genre de chose, conseillons-leur de prendre aussi la plume, et d'écrire à un proche ou à un ami. En général, la tristesse s'en va sans crier gare !

EXTINCTIONS

L'encens du langage accompagne

le mouvement des passions brutes.

Sous la pluie qui les clarifie

on se demande dans quel but

l'amour qu'elles diffusent

ne se répand qu'à dose infime.

Cet amour qui parfois prend forme

et croît en se nourrissant d'art

trop souvent retombe et se brise

dans la rigueur de sa disparition ;

son enseigne s'éteint

avec l'aisance des bougies.

                 [ États d'aimer ]

   Je me fie à votre intuition, à votre pensée positive. Bonne journée, amis lecteurs. Étienne. 

Partager cet article
Repost0
28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 10:00

   Aujourd'hui, la gaieté ne m'habite pas ; les papillons que j'imagine me semblent être des noctuelles. Pourtant, on ne peut pas dire que mon visage soit illuminé par le sfumato de la tristesse, non ! Mais il y a comme un ressort qui s'est mal positionné au réveil, au moment de mes pandiculations. J'avais cependant posé quatre vers sur le papier, vers qui me paraissaient plutôt enthousiastes, mais c'est ensuite que le ruban de la morosité s'est déroulé. Les vers, des octosyllabes, sont les suivants : « C'est comme une respiration / un amour qui s'exhale et chante, / dans l'or, le porphyre et le jaspe, / le chèvrefeuille et le jasmin. » Figurez-vous que la place de ces vers m'est tout de suite apparue dans le poème que je dois écrire incessamment, car déjà à demi programmé dans mon subconscient, à cause de la suite de poèmes qui est en cours d'écriture.

LE BUT DU VOYAGE

Il part à l'instant en croisière

vers les océans pacifiques

qu'il sillonne avec ses amis.

À l'auberge de la passion,

ils y font escale eux aussi

et, capturant la vague ensemble,

font un vaste et nouveau périple

par mots et par voeux, à travers

Venise ou la Mer des Sargasses,

la Mer de Chine ou les Marquises

et tous ces lieux qui chauffent l'âme

avec les flammes de leur nom.

                      [ États d'aimer ]

   Bonne lecture, amis de l'âme et du coeur. Étienne.

Partager cet article
Repost0
27 avril 2007 5 27 /04 /avril /2007 10:00

   Ce matin, j'ai retrouvé un articulet que j'avais découpé dans notre quotidien régional au mois de février et qui se cachait au sein d'un tas de papiers divers. L'article s'intitule : « Langues maternelles en voie de disparition ». L'auteur, anonyme, indique que cinquante pour cent des six mille langues du monde sont aujourd'hui menacées de disparition ; qu'une langue disparaît toutes les deux semaines. Et d'ajouter : « Une culture de paix ne peut se construire que dans un espace où tout le monde a le droit d'utiliser sa langue maternelle pleinement et librement, dans toutes les différentes circonstances de la vie. La langue n'est pas seulement un instrument de communication, elle définit la culture, la nature, l'histoire, l'humanité et l'ascendance d'un peuple. » J'imagine quel monde terrifiant serait celui dans lequel huit milliards d'humains, par exemple, parleraient tous la même langue, dans deux cents ou trois cents ans. La culture serait uniforme, la pensée vraiment unique... et la vie monotone. Qui pourrait vouloir de ce monde absurde vers lequel, hélas ! nous allons peut-être ? Ah ! je préfère vous parler d'amour.

VOYAGE SANS FRAIS

Ma balade prend consistance

parmi les feuilles frissonnantes,

les coquelicots en chaleur

dans des sentiers imaginaires.

Quelques simples diffusent

des parfums renversants

qu'inhale un couple renversé.

Mes voyages se font toujours

alentour du village inerte

où des paquebots de verdure,

des avions de feuillages

et des trains de collines

me font planter des rêves

sur la terre picarde.

                     [ États d'aimer ]

   Pardonnez-moi si j'ai la langue bien pendue. C'est que je ne veux pas la perdre, ma langue ! Bonne lecture, amis. Étienne.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 11:14

   Quand nous construisons un poème - car il faut bien dire que c'est une variété de construction - il arrive que nous devions changer des termes, des fragments de vers au cours des travaux, pour créer un meilleur équilibre, pour que les fondations aient une meilleure assise, pour que le ciment prenne mieux. Ainsi, certaines pages de mes carnets ressemblent plutôt à un champ de ruines vu par avion qu'à un poème ; pourtant la construction tient bien ! Mais il faut bien en passer par la consolidation pour donner au poème tout son élan, toute sa force de suggestion. Et quand nous aimons les mots, il est nécessaire que nous nous nourrissions des mots justes, ou que nous pensons tels, dans la bulle de la création poétique. Parfois, la page du carnet a la netteté d'une calligraphie (en moins bien, tout de même ! ) car il se trouve que le poème a descendu tout seul, comme de l'eau pure, du cerveau par la gouttière du bras et de la main. Aucune correction ne semble possible, sinon pour alourdir la composition.

   Aujourd'hui, je tombe sur un poème de la même série qu'à l'accoutumée, mais qui fut écrit en octobre 2001, peu après l'effondrement des tours new yorkaises.

JOURNAL D'ESPOIR

Il fait le constat qu'un journal

ne publie pas de mots d'amour.

C'est le règne, là, des récits

de catastrophes et de meurtres ;

l'on y broie du noir comme l'encre

avec un alphabet de sang.

C'est pourquoi il envoie

aux rédacteurs des mots aimables

qui ne prêtent pas à méprise

car il faudra bien quelque jour

diffuser partout l'espérance

pour éviter peut-être

l'effondrement des tours.

                 [ États d'aimer ]

   Bonne fin de semaine. À bientôt, amis lecteurs. Étienne.

Partager cet article
Repost0
25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 09:00

                                                   

JAUNE ET BLANC

Les pivoines blanches

donnent de l'avoine au vase.

Le soleil les fanent.

   Aujourd'hui, je vous offre une reproduction d'aquarelle. On comprend mieux une image qu'un poème car, par sa nature même, elle explique le sujet traité, ce que ne fait pas toujours le poème. L'image se colle tout de suite sur votre rétine, alors que les mots n'y demeurent qu'un instant. C'est au lecteur d'entrer dans le poème, de le relire si nécessaire ; alors que l'image, elle, entre directement dans le cerveau. Ce n'est pas le même mécanisme qui se produit, dans l'un et l'autre cas.

VICTOIRE DE L'ATTENTE

Tu connais l'amour, la joie, l'ombre,

la peur et tout le tremblement.

Juché sur un semblant de paix

tu es un guetteur attentif.

Un feuillage s'agite

et le museau d'une rencontre

jaillit sur ta rétine.

Il te reste à mener à bien

la construction d'un édifice

qui devra protéger le temps.

                   [ États d'aimer ]

   Il fait très beau, et je vous souhaite une excellente journée, amis. Étienne.

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Pages